L'Église

Eglise stylisée Depuis les 16ème et 17ème siècles, se dresse l'édifice en pierres blanches à l'écart du village.
Pourtant la tradition rapporte jadis, avant qu'une épidémie ne la ravage, la paroisse encadrait la chapelle. Une autre légende avance qu'un Eaucourtois ayant voulu tarir une source qui coulait près de là, vit sa famille se décimer peu à peu.

L'unique cloche de l'église fut baptisée en 1784 par le curé François Riquier accompagné de Marie-Thérèse Gaillard, dame d'Eaucourt et épouse du seigneur de Tillette, Mautort et Cambron.

Curieusement, gravée dans la pierre du mur extérieur de la sacristie, une inscription rappelle la tenue des Etats Généraux à Versailles le 5 mai 1789. Un rendez-vous avec l'Histoire, qui marqua le début de la tourmente révolutionnaire et dont le clergé fit souvent les frais. L'on dit qu'a la même époque, dans le cimetière qui l'entoure, des arbres fut aussi plantés. Si ces premières plantations ont évidement disparu, d'autre l'on remplacées, voisinant avec plusieurs croix en fer ornant les sépultures.


Un Saint pourfendeur des débauchés !

L'église d'Eaucourt-sur-Somme se trouve au vocable de Saint-Aubin, également appelé Albin et que l'on fête le 1 mars.
Originaire du Morbihan à la fin du 5ème siècle, ce jeune et noble breton quitta très vite la douce vie de famille pour se retirer dans un austère monastère de l'Anjou. D'abord abbé de la communauté, ses multiples vertus l'amenèrent rapidement, un peu contre son gré, au siège épiscopal de cette province. Pourtant dans son évêché, il s'acquitta avec zèle exemplaire de ses nombreuses tâches particulièrement difficiles et dangereuses en ces temps barbares. Il s'y distingua notamment en fustigeant courageusement, souvent au péril de sa vie, les moeurs dissolues des nantis, en particulier leurs fréquentes unions incestueuses.

Son crédit auprès du roi Childebert lui permit ainsi d'obtenir de l'église la condamnation de cette tradition franque des mariages contre nature entre frères et soeurs. Malgré les risques qu'il prit, sans doute aussi protégé par la grâce divine, le saint homme quitta ce monde paisiblement, nonagénaire, en l'an 550. Six années plus tard, une basilique lui était dédiée a Angers pour y recevoir ses reliques. Nul doute que, tant dans sa Bretagne natale qu'ailleurs, lors de son anniversaire les gens de la terre scrutent le ciel avec attention car, comme l'affirme le dicton : "Quand il pleut à la Saint-Aubin, n'as ni paille, ni foin, ni grain" .